Le puceron vert : Myzus Persica
Le puceron vert est un des principaux ravageurs des arbres fruitiers à noyaux, et notamment du pêcher.
Un redoutable prédateur :
Insecte phytophage, avec son appareil buccal de type piqueur-suceur, il se nourrit de la sève des plantes. Ce mode de nutrition peut avoir plusieurs conséquences pour la plante hôte :
-Réaction à la piqure ou à la toxicité de la salive du puceron
-Affaiblissement de la plante consécutif à la perte de sève élaborée
-Infection par un virus phytopathogène
–Développement de champignons sur les sécrétions sucrées déposées par les pucerons. Ces champignons peuvent entraîner des maladies telles que la Fumagine, une maladie cryptogamique qui réduit la photosynthèse allant jusqu’à l’asphyxie de la plante attaquée.
Parmi toutes les espèces de pucerons susceptibles de coloniser le pêcher, Myzus Persica est le plus dangereux. En effet cette espèce est très polyphage, c’est-à-dire qu’elle utilise, pour son cycle biologique, plusieurs plantes hôtes. Les arbres du genre Prunus constituent ses hôtes primaires et on le retrouve sur des hôtes secondaires herbacés sauvages ou cultivés, comme la pomme de terre, le poivron, la tomate, la laitue… Il peut s’attaquer à plus d’une centaine d’espèces végétales.
En plus de ces nombreux hôtes, le puceron vert peut être porteur de nombreux virus : Sharka du pêcher ou du prunier, mosaïque du concombre et de la laitue, jaunisse de la betterave ou encore virose de la pomme de terre. Plus de 120 maladies virales peuvent être transmises par l’intermédiaire de Myzus Persica. Virus pour lesquels nous n’avons pas toujours les moyens de lutter.
Moyens de luttes :
L’idéal pour éviter de perdre ses plantes est de lutter contre le puceron avant la contamination des plantes par un virus ou un champignon. Le meilleur moyen, et le plus écologique, est d’utiliser les prédateurs naturels du puceron : les coccinelles et leurs larves qui peuvent dévorer jusqu’à 50 pucerons par jour, les chrysopes dont la larve peut ingurgiter 500 pucerons au cours de sa croissance et les syrphes dont les larves s’attaquent aussi aux pucerons.
Un autre moyen de lutte contre les pucerons est de lutter contre les fourmis qui élèvent les pucerons pour récolter du miellat. Pour éviter ces élevages il suffit de déposer à la base de la plante des bandes collantes pour que les fourmis s’y engluent.
De nombreuses solutions à base de produits naturels existent et sont très efficaces pour éradiquer les pucerons. Voici un lien vers des astuces : http://www.aujardin.info/trucs/trucs_pucerons.php.
Observations à la loupe binoculaire :
Voici une recombinaison de clichés réalisés avec la caméra de microscopie Camiris 3,3MP et la loupe trinoculaire Perfex Pro 10.56 :
Malheureusement ces observations sont réalisées en bain d’alcool. Il est très difficile alors d’obtenir des clichés sans reflets. De plus avec la recombinaison d’images les reflets sont amplifiés.
Je ne sais pas s’il y a des recherches sur la prolifération en elle même mais il existe un centre de l’INRA à Avignon qui étudie les maladies causés par les pucerons et cherche des moyens de luttes. Ce sont des chercheurs de ce centre qui nous ont gentiment autorisés à publier la photo du puceron présente dans cette article 😀 .
un point cependant pas évident à vérifier dans la nature même si on a le sentiment que le nombre de moustiques et de pucerons est plus élevé quand l’hiver est trop doux (pareil pour les mouches )
mais la recherche sur ce phénomène serait très utile, les maraichers locaux ( Moissac) souffrent régulièrement des dégâts causés par ces bestioles…
Merci!
Effectivement le cycle de vie et la longévité de ces nuisibles dépendent des conditions climatiques donc il doit y avoir une influence du climat sur la prolifération. Les pucerons verts adultes tolèrent des températures allant de 5°C à 30°C, et ils ont une durée de vie plus longue à 5°C (3 mois) qu’à 25°C (10 jours). Je ne sais pas s’il y a une prolifération significativement supérieur à la normale, mais c’est un point intéressant à étudier.
un bel article !
ne voit-on pas une prolifération supérieure à la normal de ces bestioles avec les climats beaucoup plus cléments qu’ils ne le sont normalement ?