Philae : une sieste bien méritée

La descente et le 1er rebond de Philae sur 67P. Images prises par la caméra OSIRIS-NAC de Rosetta à 15,5 km de distance, le 12 novembre 2014 (résolution de 28 cm/pixel). Crédits : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA.
La descente et le 1er rebond de Philae sur 67P.  Crédits : ESA / Rosetta / MPS for OSIRIS Team MPS / UPD / LAM / IAA / SSO / INTA / UPM / DASP / IDA.

Samedi dernier, l’atterrisseur Philae a été mis en sommeil par les équipes de l’ESA. Avant cela de nombreuses péripéties ont émaillé ses quelques jours d’activité.

Quelques heures après son largage depuis la sonde Rosetta nous savions déjà que Philae avait rebondi au moins sur la surface de la comète 67P. Il s’avère finalement que c’est bien deux rebonds que l’atterrisseur a effectués : le premier a réduit sa vitesse originale de 1 mètre par second à celle de seulement 38 centimètres par seconde et a duré 1h30. Sa trajectoire a pu être reconstituée à postériori par les caméras de Rosetta, nous livrant une série de clichés retraçant les étapes de  ce mimi-vol. Ce rebond inattendu a permis de faire au passage des mesures non prévues sur les poussières entourant la comète et sur son champ magnétique.

Le premier panorama obtenu par les caméras de CIVA-P le 13 novembre 2014 à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko ; une représentation de Philae a été ajoutée avec son orientation supposée. Crédits : ESA/Rosetta/Philae/CIVA.
Le premier panorama obtenu par les caméras de CIVA-P. Crédits : ESA / Rosetta / Philae / CIVA.

Le second rebond n’a duré que 7 minutes à une vitesse de 3 centimètres par seconde mais reste le plus mystérieux. En effet, on ne connait, toujours pas, à l’heure actuelle, la position exacte de Philae. Il a rapidement été établi qu’il ne s’était pas retourné car ses antennes lui ont permis de  communiquer avec la terre par le relais de Rosetta et de nous transmettre 7 clichés de son environnement immédiat.

L’analyse de ces images a révélé un lieu d’atterrissage final loin d’être idéal. Philae se trouverait coincé contre une paroi avec seulement deux de ses pieds au contact de la surface. Cela pose un problème pour sa stabilité mais surtout pour l’alimentation de ses panneaux solaires. Sa période d’ensoleillement qui devait être de 10h par jour s’est ainsi vue réduite à 1h30. Cela signifie qu’au lieu d’activer l’atterrisseur 1 fois tous les deux jours il ne sera possible de le faire qu’une fois par mois.

Emplacements des instruments SD2, COSAC et PTOLEMY sur Philae. Crédits : ESA / ATG medialab.
Emplacements des instruments SD2, COSAC et PTOLEMY sur Philae. Crédits : ESA / ATG medialab.

Heureusement la batterie embarquée s’est bien comportée et a permis de mener à bien 80% des mesures prévues. Leur séquence a cependant du être modifiée afin de repousser le plus tard possible celles qui risquaient de déstabiliser Philae. La dernière étape a donc consisté à activer le système de forage de l’instrument SD2 qui s’est finalement passé sans encombre mais dont les résultats laissent planer un doute sur la quantité d’échantillons récupérés.

Philae a ensuite été mis en veille en attendant de pouvoir recharger ses batteries et poursuivre les mesures. Heureusement, la course de la comète la rapproche actuellement du soleil. L’intensité du rayonnement lumineux va donc aller grandissante, permettant une utilisation plus efficace des panneaux solaires de Philae, qui compensera partiellement son mauvais positionnement. Par contre, cela pourra se révéler être un avantage lorsque la comète sera au plus près du soleil. S’il était prévu qu’à cette période Philae soit « grillé » par les rayonnements solaires, sa nouvelle position lui permettra peut-être de fonctionner plus longtemps.

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